Escale à Salvador, une ville baroque, festive et colorée, aux racines africaines.
Si Rio est le cœur du Brésil, Salvador de Bahia en est l’âme. Indéniablement africaine. Première capitale du Brésil lors de la colonisation portugaise de 1549 à 1763 et désormais de l’Etat de Bahia dans le Nordeste, Salvador a été une plaque tournante de l’esclavage jusqu’en 1853, année ou la traite des Noirs et des Indiens prend fin. De cette triste histoire, la ville a gardé de puissantes racines africaines et une population métissée. Mais la célébration du métissage brésilien, tant vanté par les agences de voyages, masque mal l’apartheid racial et social larvé qui régit les grandes villes brésiliennes.
Jolie bahianaise en costume de fête.
Ou comment attirer les touristes dans les boutiques locales !
Sur cette terre tropicale aux saveurs de coco et de caïpirinha, la ville ancienne vibre toute l’année aux rythmes puissants de la capoeira, du maculélé, de la macumba ou du candomblé.
Dès le soleil couchant, les ruelles du vieux quartier du Pelourinho sont envahies de musiciens, adultes et enfants, les Baianos, qui se rassemblent à chaque coin de rue pour jouer leurs airs favoris. Les percussions vont de la boîte d’allumettes aux tambours chromés rutilants et autres congas dignes des plus grands orchestres. L’essentiel est bien sûr de faire mieux que le voisin pour inviter les badauds à se trémousser et donner quelques pièces !
Ici, la musique est une manière de vivre.
Le quartier historique du Pelourinho (le nom de Pelourinho vient de pilori, lieu où les esclaves étaient attachés pour être punis) est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1985. Ce qui lui vaut d’être très visité et donc sécurisé. La police est à chaque coin de rue, bien visible.
De jolies façades pastel, roses, bleues, vertes, bordent les rues principales du cœur historique.
Dès que l’on s’écarte de quelques mètres, on tombe sur des façades lépreuses, lessivées par les pluies, où les dormants des fenêtres encadrent le ciel.
La capitale de tous les envoûtements
L’année est scandée par les fêtes religieuses, célébrées à grand renfort de processions et parades dont le point d’orgue reste le carnaval. La religion et le mysticisme qui animent la ville se reflètent non seulement dans le nom de Salvador (sauveur) et de la baie qui baigne la péninsule (la baie de tous les saints) mais aussi dans ses nombreuses églises ou lors des cérémonies de candomblé, religion afro-brésilienne, héritée de l’esclavage, qui associe saints catholiques et divinités yoruba.
Pour mieux saisir l’importance de ce culte afro-brésilien qui imprègne la vie quotidienne des Bahianais, vous pouvez vous rendre dans un lieu appelé terreiro où se déroulent les cérémonies de candomblé. Elles débutent en général vers 20 h et durent plusieurs heures. La danse, typiquement africaine, associe chants en langue yoruba, incantations, percussions et transes féminines. Les photos sont interdites et une tenue claire et correcte est exigée.
Nosso Senhor do Bonfim
Située sur la Colline Sacrée de la Péninsule d’Itapagipe, l’église Nosso Senhor do Bonfim (« Notre Seigneur des bonnes fins ») est une église de style colonial qui abrite la représentation du Christ de Setubal au Portugal.
Pour les Bahianais, Nosso Senhor do Bonfim est sacrée. Le capitaine Theodózio Rodrigues de Faria avait promit que s’il survivait à la tempête qu’il avait dû affronter dans la baie en 1745, il en apporterait la copie au Brésil pour remercier Dieu de les avoir sauvés, lui et son équipage. Ce premier ex-voto sera installé dans une chapelle qui sera remplacée par l’église actuelle. La tradition des ex-voto continue de nos jours avec une salle dédiée où les fidèles déposent une photo ou une reproduction de la partie de leur corps malade, afin de demander la guérison à Dieu. En souvenir, ils repartent avec de petits rubans multicolores sensés porter bonheur : les fitas de Bonfim. La population afrobrésilienne de Salvador assimile Nosso Senhor do Bonfim à Oxala, un des Orixa souvent comparé au Christ, fils du dieu suprême du candomblé : Olorum. Malgré l’opposition initiale de l’église, un culte important s’est créé autour de cette représentation.
Les fitas de Bonfim, sont accrochés sur les grilles du parvis des églises de Salvador.
Se loger
Hotel VILLA BAHIA
Largo do Cruzeiro de Sao Francisco, n. 16-18
PELOURINHO – SALVADOR – BAHIA
BRESIL
La Reception de l’hotel
Pour séjourner, nous vous proposons le cadre unique de la Villa Bahia, un hôtel de charme au cœur du Pelourinho, composé de deux demeures du XVIIe. Chacune des 17 chambres raconte l’histoire des grands navigateurs portugais et évoque leurs comptoirs d’Afrique et d’Asie. Le restaurant et le bar abordent le thème de la Route des épices !
http://www.lavillabahia.com/pousada-bahia
Texte et Photos : Brigitte Postel