Thierry Jamin

L’explorateur français Thierry Jamin est fondateur de l’Institut péruvien Inkarri-Cusco, une ONG consacrée à la recherche archéologique. Depuis plus d’une quinzaine d’années, lui et son équipe parcourent la forêt amazonienne à la recherche de la fameuse cité perdue des Incas, Païtiti. Ce spécialiste des civilisations précolombiennes, connu au Pérou pour avoir identifié une quinzaine de sites archéologiques qui n’étaient pas recensés par le ministère de la Culture péruvien, a été contacté par des pilleurs de tombes qui lui ont apporté les fameuses momies de Nazca.

Quelles sont les avancées et découvertes depuis la publication de votre livre ?

Depuis la publication de mon livre Les momies non humaines de Nazca, l’équipe de chercheurs de l’université nationale San Luis Gonzaga d’Ica (UNICA) a commencé son travail d’étude et d’analyse sur les momies que nous leur avons remises en juillet 2019. Ces momies concernent Maria, Wawita (une momie d’enfant dont les mains et les pieds avaient été mutilés), Albert et Victoria. Cette équipe est dirigée par l’anthropologue Roger Zuñiga. Au début de l’année 2020, ils sont même parvenus à récupérer un autre spécimen, de type « humanoïde reptilien », qu’ils ont baptisé Luisa, en l’honneur de l’université San Luis Gonzaga.

En février 2020, l’équipe du Dr Zuñiga a réalisé de nouveau des tomographies de haute résolution dans une clinique de Lima avec un scanner de 128 coupes. Les résultats sont intéressants car, malgré ce que prétendent certains détracteurs de cette affaire, ils n’ont pas détecté de traces de fraudes concernant, par exemple, les mains et les pieds de la momie baptisée Maria. Un spécialiste péruvien, fort de plus de trente ans de métier, a examiné méticuleusement les scanners de 128 coupes et a conclu à l’authenticité du spécimen.
Le spécimen Luisa a révélé la présence de trois objets ovoïdes dans son abdomen. À l’instar de Josefina, autre momie recelant bien des secrets, les sceptiques assuraient qu’il ne s’agissait en fait que d’objets en pierre, en bois ou en métal, disposés dans l’abdomen d’une fausse momie, fabriquée de toutes pièces, dans le cadre d’une fraude bien montée. Pourtant, une biopsie a été pratiquée en février 2020 sur l’un de ces objets, lequel a révélé qu’il s’agissait bien d’œufs, renfermant de la matière organique.

Concernant le spécimen connu sous le nom d’Albert, des prélèvements osseux ont été réalisés en 2021 au niveau du crâne, d’une côte et du bassin afin d’en étudier l’ADN. Les analyses effectuées ont démontré, sans l’ombre d’un doute, qu’il s’agit bien d’un ADN identique dans les trois cas. Voilà qui contredit les arguments de détracteurs pour qui ces corps humanoïdes auraient été fabriqués à partir de différents os d’animaux, voire même d’enfants ! Au contraire, les analyses ont démontré que les trois échantillons appartenaient bien à un même individu.

À la même époque, une prestigieuse université américaine (qui souhaite garder l’anonymat pour l’instant) et l’Université nationale d’ingénierie, ou UNI, de Lima, se sont associées aux études initiées par l’UNICA. Rappelons que l’UNI est aujourd’hui l’une des plus prestigieuses universités d’ingénierie d’Amérique latine et jouit donc d’une bonne réputation. Elle s’est notamment lancée dans l’étude des mystérieux objets métalliques découverts dans certains corps ou fixés sur la peau. Comme dans le cas de Josefina, la momie Luisa possède une sorte de « pectoral » fixé au niveau du thorax. Cet objet a été étudié par l’UNI. À la grande surprise des ingénieurs qui se sont penchés dessus, plusieurs traces d’osmium ont été découvertes dans les composants de cet objet. Il s’agit de l’un des métaux les plus rares et les plus chers de la planète. C’est le métal qui possède le point de fusion le plus élevé et il est supraconducteur. On peut donc légitimement s’étonner de la présence de ce type de métal dans l’implant de Luisa. Pourquoi Mario, son découvreur, se serait-il donné la peine de mettre de l’osmium dans un tel objet, dans l’hypothèse d’une fraude ? Cela n’a pas de sens. Et où Mario aurait-il déniché cet osmium ? En effet, on ne le trouve généralement que mélangé avec le platine. Mario aurait sans doute gagné plus d’argent en vendant directement cet osmium sur le marché international des métaux rares…

Est-ce que l’hypothèse OVNI tient la route ?


Même s’il est difficile d’affirmer que ces espèces soient d’origine extraterrestre, je pense, néanmoins, qu’il s’agit de l’hypothèse la plus probable, au vu des dernières analyses réalisées par l’équipe du docteur Roger Zuñiga, et présentées le 07 novembre 2023 au Congrès de la République du Mexique. Bien sûr, les détracteurs de cette affaire continueront à nier. Mais il n’est plus aveugle que celui qui refuse de voir.

Comment expliquer qu’une ou (des) espèce(s) pratiquai(en)t la chirurgie, inséraient des implants sous la peau et utilisaient un métal précieux comme l’osmium ?

Il est très probable que le site découvert par « Mario » en 2015 corresponde à une sorte de laboratoire d’hybridation et de clonage. Je sais que cette idée peut paraître incongrue et anachronique. Pourtant, c’est à cette conclusion que nous sommes tous en train d’arriver actuellement. De grandes annonces sont sans doute à attendre en ce sens dans les mois qui viennent… Quant à l’utilisation de l’osmium, on ne peut que formuler des hypothèses : ce métal supraconducteur est très utilisé dans l’aérospatial et les télécommunications. Alors, ancien « GPS » ? Transmetteur ? Le saura-t-on un jour ?

Sait-on de quoi sont composés les œufs de Josefina ?

Les œufs de Josefina, de Luisa, d’Artémis et de plusieurs autres spécimens actuellement à l’étude sont d’origine biologique. Il ne s’agit pas de bois ou d’objets de métal comme le prétendaient les détracteurs. Par ailleurs, on a récemment identifié une substance, à base de protéine, qui entourait jadis les œufs et qui ont servi à leur développement.

Quelles sont les implications possibles de ces découvertes pour notre compréhension de l’univers et notre relation avec d’autres formes de vie ?

Une vingtaine de spécialistes, venus de nombreux pays, ont présenté le 12 septembre et le 07 novembre 2023 au congrès de la République du Mexique les conclusions de leurs études. Ces scientifiques ont tous, au minimum, un doctorat et ont une trajectoire professionnelle irréprochable. Ces derniers ont déclarés unanimement que ces êtres desséchés sont de véritables momies. Les corps sont biologiques et ont été vivants à un moment de notre histoire. Les implications sont vertigineuses. Elles montrent que nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Nous ne l’avons jamais été. Ils sont déjà là, parmi nous. Certains d’entre eux ont même peut-être participé à l’apparition de l’homme moderne, il y a des milliers ou des millions d’années. C’est un peu ce que sous-entend le docteur Celestino Adolfo Piotti, lors de son intervention du 07 novembre dernier.
De grandes découvertes seront sans doute révélées au cours de l’année 2024 au sujet de cette affaire.

Où se trouvent aujourd’hui les momies et matériaux biologiques qui vous ont été confiés ?


Plusieurs des momies découvertes par Mario sont encore entre les mains de l’équipe du Dr Zuñiga, à l’université d’Ica. D’autres sont cachées çà et là. D’autres encore ont été vendues par Mario à des collectionneurs privés étrangers. Et on ne peut que regretter et dénoncer ces trafics.

Est-ce que des paléontologues viennent étudier ces entités ?

À ma connaissance, aucun paléontologue n’est encore venu au Pérou pour étudier ces corps desséchés. C’est bien regrettable, d’autant plus que l’équipe du Dr Zuñiga serait plutôt demandeuse de telles collaborations.

Croyez-vous que le sous-sol de Nazca soit peuplé d’entités d’origine inconnue ?

Il y a beaucoup de témoignages d’habitants de la région de Nazca qui affirment avoir rencontré ou aperçu ce genre d’entités. J’ai eu moi-même l’occasion d’interroger un certain nombre de ces témoins. Par ailleurs la chose n’est pas nouvelle. Déjà, à l’époque inca, on raconte que des entités humanoïdes non humaines existaient dans le sous-sol des Andes. Certains chroniqueurs espagnols, tels que Guamán Poma de Ayala, s’en sont fait l’écho au XVIe siècle. Les habitants des Andes désignaient ces petites entités intelligentes sous le nom de « gentils » ou de Piwis. Guamán Poma de Ayala en fait même une représentation dans sa célèbre chronique illustrée. Enfin, quand on voit la richesse incroyable de l’iconographie représentant ces petits êtres humanoïdes reptiliens sur les tissus, la céramique, la roche (pétroglyphes), ou sur le sol du désert (géoglyphes) on est obligé de se poser la question d’un éventuel contact ancien entre notre humanité et une « race » venue d’on ne sait où. Question : qu’est devenue cette « race » ? Le débat reste ouvert…

Propos recueillis par Brigitte Postel

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