Dans ce creuset de la culture basque qu’offrent Saint-Jean-de-Luz et sa célèbre baie ouverte sur l’océan atlantique, le Grand Hôtel est un établissement chic et élégant pour un séjour de loisir et détente.
Corsaires et Pirates
Olivier Fréchet, habite Urrugne à proximité de Saint-Jean-de-Luz. Cet historien, spécialiste de l’histoire de Saint-Jean-de-Luz, brosse pour nous un rapide historique de sa chère ville. « Notre ville a connu son mois de gloire lors du mariage du roi Louis XIV en l’an 1660. Les cérémonies se déroulent du 8 au 9 juin, jour des noces célébrées en l’Église Saint-Jean-Baptiste. Du XVIème au XIXème siècle, les corsaires basques font du golfe de Gascogne un véritable « nid de vipères » au dire des Anglais qui les traquent sans guère de succès…. Ils connaissent leur âge d’or pendant les guerres des règnes de Louis XIV et Louis XV. » Contrairement au pirate qui agit pour son propre compte, le corsaire, muni d’une lettre de marque, est habilité à s’emparer des bateaux ennemis sur ordre du roi. Parmi les corsaires les plus célèbres, la ville compte les corsaires d’Issagaray reçus et félicités par le Roi Soleil. Mais également Jean d’Albarrade qui termine sa carrière en tant que … ministre de la Marine en 1794. Et encore, le dernier corsaire en date Pellot Montvieux, dit le Renard Basque, qui s’éteint en 1856. Autre particularité, le parc Ducontenia doit son nom à un corsaire : le capitaine Duconte.
La pêche à la baleine, à la sardine, à la morue et au thon ont assuré la réputation des pêcheurs basques. La chasse à la baleine s’organise dès le IXème siècle et devient un pilier de l’économie locale. Les cétacés se raréfiant dans le golfe de Gascogne, les Basques vont les poursuivre jusqu’au grand Nord ! Le XVIIIème siècle voit la fin de cette chasse et le déclin de la pêche morutière. En revanche, la pêche à la sardine prend un plein essor. Elle est détrônée vers 1950 par la pêche au thon. Olivier Fréchet attribue le déclin économique à la raréfaction du poisson, due notamment à la surpêche des marins espagnols dotés de matériel moderne et puissant financé en partie par les fonds d’aide de l’Europe.
Sous la Révolution et l’Empire, le Pays basque en général et Saint-Jean-de-Luz en particulier ont beaucoup souffert. Les guerres continuelles avec l’Espagne ont amené des régiments de soldats avec leurs réquisitions, leurs pillages et les combats.
Des sites porteurs d’histoire
Ville d’art, d’histoire et de patrimoine, Saint-Jean-de-Luz recèle de nombreux édifices qui rappellent l’époque où les corsaires terrorisaient Espagnols, Anglais et Hollandais. En 1691, une lettre du Duc de Grammont, adressée au roi Louis XIV, vantait les exploits du fameux Coursic, un corsaire qui avait capturé et ramené dans le port plus d’une centaine de bateaux. Elle stipulait que « Sa Majesté pourrait aller de Saint-Jean-de-Luz à Ciboure sans se mouiller les pieds en empruntant les ponts des bateaux pris à l’ennemi. »
La place Louis XIV
Entourée de superbes demeures et de nombreux restaurants, la place Louis XIV un des lieux les plus animés de la ville. L’été, les fêtes patronales, les bals, toros de fuego et concerts donnent à la place des airs de fête.
La Maison Louis XIV ou Maison Lohobiague
La maison construite entre 1643 et 1649 pour l’armateur Johannis de Lohobiague, maire de la ville et héritier d’une grande famille qui pratiquait la « Course », domine la place. Elle est rebaptisée « Maison Louis XIV » après le séjour du jeune roi lors de son mariage en 1660. De style Louis XIII, cette imposante demeure de pierre présente deux façades entourant un plan carré d’une vingtaine de mètres. Sa façade avec ses galeries lui confère des airs de villa palladienne.
L’Hôtel de ville (Herriko Etxea)
L’Hôtel de ville a été édifié en forme de « U » de 1656 à 1657 sur une zone marécageuse en bordure du port. Selon la petite histoire, sa construction serait le fruit de la vengeance du bayle de l’époque Jean de Casabielhe envers Maria Sol pour bloquer la vue de cette dernière sur le port. En effet, la veuve de Johannis de Lohobiague et propriétaire de la Maison Louis XIV aurait refusé les avances du bayle et ainsi été punie.
La Maison de l’Infante ou maison Joanoenia
Construite en 1640 par un riche armateur, Joannot de Haraneder, d’où son nom Joanoenia, cet édifice héberge Marie-Thérèse lors des cérémonies de son mariage, en juin 1660. Sa façade rosée, de brique et de pierre l’apparente à un palais italien.
La rue Gambetta
Autrefois route qui reliait Bayonne à l’Espagne cette rue piétonne est un lieu très fréquenté de la ville. Elle s’étend du port au Boulevard Thiers. Bordée de nombreux commerces, il est possible d’y admirer les magnifiques demeures anciennes parmi lesquelles la maison Gorritienea qui appartint au célèbre corsaire Joachin.
Le front de mer
L’église Saint-Jean-Baptiste
Dans cette église a été célébrée la cérémonie du mariage de Louis XIV avec l’Infante Marie-Thérèse d’Autriche. La partie la plus ancienne date du XVème siècle.
La plupart des transformations ont eu lieu au XVIIème siècle : création de chapelles latérales, élargissement du cœur, ouverture du grand portail, obturation de la porte par laquelle était sorti le couple royal et enfin surélévation du clocher. La pièce maîtresse en est sans aucun doute son grand retable du XVIIème siècle, œuvre du sculpteur Martin de Bidache.
Parmi les personnalités qui ont vécu à Saint-Jean-de-Luz, on peut citer Louis XVI, Maurice Ravel, Napoléon III ou encore le célèbre décorateur de cinéma d’Hollywood, Pinney Earle (1878-1951). En 1930, il vient s’installer à Ascain avec son épouse et construire une étrange villa forteresse dont l’aspect rappelle les maisons en adobe bâties aux alentours de Santa-Fe au Nouveau-Mexique. De nombreuses personnalités dont Marlene Dietrich, Charlie Chaplin, Abel Gance, Louis Jouvet, Mistinguett, Joséphine Baker… ont également séjourné dans la « cité des corsaires ». Il semble que tous ne manquaient pas de dîner au Grand Hôtel, lequel s’appelait alors … Hôtel Terminus.
Une institution luzienne : le Grand Hôtel
« J’ai pris mon poste de directrice du Grand Hôtel en octobre 2014 », explique Véronique Allegre-Concedieu, souriante quadragénaire ceinte d’un élégant tailleur. « Quelle surprise ! L’hôtel était en cours de rénovation de fond en comble, et, pendant de longs mois, j’ai dû assumer un rôle de sous-directrice du chantier en sus du recrutement et de l’affectation des équipes, autant pour l’hôtel et le restaurant que pour le centre de thalassothérapie et le spa… Sans doute est-ce le fait d’avoir commencé cette aventure en même temps qui a donné à tout le personnel ce sentiment d’appartenir à une grande famille dont le professionnalisme, s’ajoute à la dédication pour notre fidèle clientèle … maintenant nous sommes 67 personnes dont 15 pour la thalassothérapie, sans compter les emplois saisonniers pendant les périodes de vacances… ».
Assurément la Directrice du Grand Hôtel est dotée d’une expertise rare dans l’hôtellerie de luxe. Sa connaissance approfondie du secteur, sa vision stratégique et son sens aigu du détail font d’elle une véritable ambassadrice de l’excellence, veillant à ce que chaque client bénéficie du meilleur service, contribuant ainsi à la réputation exceptionnelle de l’hôtel, laquelle est aisément vérifiable sur nombre d’avis enthousiastes…
Loreamar Thalasso & Spa
L’un des atouts majeurs du Grand Hôtel est son centre de thalassothérapie, avec 1000 m² dédiés à la détente et au bien-être. Il offre 20 cabines de soins à la lumière du jour, une piscine intérieure d’eau de mer chauffée, sauna, jacuzzi, hammam et toutes sortes de soins de qualité. Le Grand Hôtel Thalasso & Spa a été élu « Meilleur Hôtel Spa Monde » aux World Luxury Hotel Awards 2019.
Un Cinq étoiles les pieds dans l’eau
Construit en 1909, le Grand Hôtel est un témoin privilégié de l’évolution de Saint-Jean-de-Luz, passant d’un port dédié à la pêche à la baleine et à la morue à une station balnéaire très prisée. Le Grand Hôtel a su garder ses atouts d’antan, ses plafonds à caisson, son lustre de Murano, ses marbres à cabochons et son grand escalier de bois, dans un ensemble revisité et rajeuni par le décorateur Patrick Ribes.
Par sa décoration élégante aux inspirations Art Déco, le Grand Hôtel affiche le luxe discret d’un hôtel de charme 5 étoiles au cœur de Saint-Jean-de-Luz et fait face à une extraordinaire vue sur l’Océan atlantique.
Y séjourner
Les tarifs peuvent varier en fonction de la saison et du type de chambre. Par exemple, une chambre double de luxe avec accès gratuit au spa peut coûter à partir de 200 € par nuit. Pour une expérience plus luxueuse, l’Escapade Marine de 5 jours est proposée à partir de 2 250 € par personne.
Il est recommandé de contacter directement l’hôtel pour obtenir des informations précises et à jour sur les tarifs. https://luzgrandhotel.fr/acces-contact/
Restaurant Aho Fina
Ouvert du lundi au dimanche, pour le déjeuner et le dîner, le restaurant offre une expérience culinaire de qualité : son chef depuis 2022, Jean-Christophe Burlaud, propose une cuisine raffinée et adepte du locavorisme inspiré du sud-ouest.
Il explique fusionner les produits basques de tradition aux nouvelles saveurs culinaires découvertes lors de ses différents voyages et surtout pendant sa longue période brésilienne… Il propose en résumé une cuisine internationale aux influences d’Amérique latine associée aux produits basques du terroir comme de l’océan, cuisine citée par le guide Michelin 2023. Chaque produit est choisi avec minutie auprès des producteurs et des partenaires locaux de confiance.
Jean-Christophe Burlaud nous guide jusqu’aux grandioses Halles pour ses commandes du matin, ainsi le stand de Madame Mourare qui y célèbre ses tomes de fromage d’Ossau-Iraty « Artzainak » fournies pars ses brebis Lacaune ou le poissonnier Fagoaga qui exploite lui-même un bateau de pêche.
Texte et Photos : Sylvain Grandadam sauf mention.