Tokyo mode d’emploi
Dormir à Tokyo
Bienvenue dans votre chambre d’hôtel, dans laquelle vous ne pourrez guère faire plus que quelques pas autour du lit ; à moins que vous ne soyez dans un hôtel capsule, tubes de plastiques ou de fibre de verre empilés à la mode japonaise : dans ce cas vous ne pourrez rester qu’allongé. Si l’espace est optimisé de la sorte, c’est qu’il est rare, et pour cause : Tokyo, devant Jakarta et Delhi, est l’aire urbaine la plus peuplée du monde et une ville chère. On mêle donc notre souffle aux autres citadins, en suivant le rythme effréné des Tokyoïtes.
Manger dans un restaurant étoilé au Michelin pour moins de 10 euros
C’est à Nakajima*, petit restaurant caché sous un building, dans le quartier grouillant de Shinjuku, que l’on découvrira la finesse de la sardine ; en tartare, frite ou grillée, le chef ne manque pas d’idées pour mettre à l’honneur ce poisson bon marché. Servie avec de délicats petits accompagnements, la reine du déjeuner mérite la file d’attente qui se forme devant le restaurant.
Se baigner d’encens à Asakusa
Le plus vieux temple bouddhiste de la capitale japonaise, Sensō-ji, dédié à Kannon, avec sa pagode à cinq étages, est situé dans le quartier d’Asakusa.
Passé sous la Porte du Tonnerre, la « Kaminarimon », l’entrée du sanctuaire, vous êtes dans l’allée des échoppes, en plein bain de foule ! Dégustez-y des « dango », délicieuses brochette sucrées ressemblant aux « mochi », fameux en terre nippone.
Avant d’arriver devant le bâtiment principal, le « hondô », les fidèles se baignent de fumée d’encens, réputée pour ses vertus thérapeutiques et purificatrices. Il est alors de coutume de s’incliner devant l’autel, de joindre ses mains puis de jeter une pièce de monnaie dans le tronc.
Le culte de Kannon
Tous les troisièmes weekends de mai, le festival Sanja Matsuri réveille le quartier d’Asakusa et attire de nombreux badauds. Ceux-ci envahissent alors les rues du quartier pour assister au défilé des autels sacrés, les mikoshi, en l’honneur des trois fondateurs du temple Sensôji.
Selon la légende, les deux frères Hinokuma, Hanamari et leur ami Takenari auraient découvert une statuette de Kannon (bodhisattva de la compassion) dans la rivière Sumida en 628. Un riche propriétaire du nom de Hajino Nakatomo, les aurait alors converti au bouddhisme ; ils lui auraient dédié un temple, le Sensôji. Le lieu de culte shintô voisin, le sanctuaire d’Asakusa, a été construit par la suite et consacré aux trois compères qui y résident de manière permanente, transformés en kami, divinités du culte shintô.
Faire du batting en pleine nuit
Il faut mettre son réveil afin de prendre le pouls de la vie nocturne ; quoi de plus dépaysant que de ne voir aucune différence entre le jour et la nuit, si ce n’est les quelques éméchés qui s’exorcisent de leur semaine de travail ? Essayez comme eux de rattraper une balle lancée à 100 km/h par une machine avec une batte de baseball, vous y prendrez peut-être goût !
Boire un saké dans un des 200 mini-bars de Golden Gai
Tout est dit : pas plus de clients que le nombre de doigts de votre main, ça ne rentre pas. Ici, on parle uniquement japonais et on se débrouille pour commander quelque chose !
Expériences visuelles au TeamLab Borderless
Ce projet, qui marie l’art avec les nouvelles technologies via des images numériques et des installations interactives, rassemble les spectateurs dans une atmosphère digitale et fantasmagorique, entre rêve et réalité. D’un labyrinthe d’ampoules géantes à un champ de fleurs numériques, la déambulation dans le TeamLab (et ses quelques files d’attente associées) plongera petits et grands dans un univers technologique et féerique grandiose. À l’origine de ce projet ? Une cinquantaine d’artistes issus de différentes branches artistiques. Pari réussi vu la fréquentation du site et la qualité des installations qui nous ont enchantés ! En une année, le Mori Building Digital Art Museum* est devenu un des sites touristiques majeurs de la baie de Tokyo.
Wakayama et ses onsen, région du Kansai
Shirahama
L’endroit fait tout, dit l’adage ; c’est particulièrement vrai pour les onsen, bains thermaux japonais, chauds, dont l’eau est issue de sources volcaniques. Pour la plupart, ils sont situés de manière à pouvoir profiter de la vue tout en se relaxant. C’est le cas de Saki-no-Yu Onsen, à Shirahama, une des plus anciennes sources d’eau chaude du japon. Ce rotenburo (bain de plein air) donne sur l’océan pacifique, vaporisant de l’embrun sur les visages détendus des baigneuses d’un côté, des baigneurs de l’autre. Prolongez votre détente par une balade en bord de mer, le long de la superbe plage de sable blanc (shirahama signifie « sable blanc » en japonais), très prisée en période estivale.
De Kumano Hongū Taisha à Yonomine
À une heure de route de Shirahama, le sanctuaire shintoïste de Kumano Hongū Taisha est l’un des trois sanctuaires de Kumano Sanzan. Il est dédié à Kumano Hatayama o kami, la divinité de l’eau en mouvement. C’est un lieu sacré très visité et l’atmosphère qui s’en dégage est quasiment solennelle.
Le torii (portail traditionnel qui sépare l’enceinte sacrée de l’environnement profane), situé non loin de là est la porte torii la plus importante au monde.
C’est aussi le début d’un chemin de randonnée, d’environ une heure trente, qui relie le sanctuaire à la ville thermale de Yunomine Onsen.
Les chemins de la région sont empreints de spiritualité et bordés de statues moussues. Les pèlerins ont commencé à voyager vers cette région éloignée et sacrée pendant la période Heian (794-1185). Elle est aussi connue comme la « terre pure » où habite Bouddha.
Yunomine regroupe une pittoresque collection de ryokan, petites auberges traditionnelles, disposés à l’abri dans une vallée au creux des montagnes sacrées de Kumano.
On devine facilement que l’on se trouve dans la ville thermale : les touristes ont les visages rougis par les vapeurs et le pas léger. Si les corps sont parfois mis à l’épreuve dans ces eaux minérales brûlantes, c’est que la chaleur permet à certains d’y faire cuir leurs œufs.
En dehors des deux bains publics, ne manquez pas la petite cabine, près du ruisseau qui coule au centre du hameau. On peut s’y baigner pendant 30 minutes en privé. Tsuboyu est très populaire auprès des couples, car c’est un des rares onsen mixte.
Kawayu
Dernier arrêt à Kawayu (« kawa » signifie rivière, et « yu » eau chaude), petite ville au pied de la rivière Oto. Les sources d’eau chaude montent directement du lit de la rivière, la convertissant en un onsen très original et rustique. C’est une merveille géologique et thermale. Possibilité de creuser soi-même son trou (prévoir une pelle).
Infos pratiques
*Nakajima
3 32-5 Shinjuku | Nichihara Bldg. B1, Shinjuku 160-0022, Préfecture de Tokyo.
Mori Building Digital Art Museum : teamLab Borderless
Odaiba Palette Town 2F, 1-3-8 Aomi, Koto-ku, Tokyo, Japan https://borderless.teamlab.art/
Tarif adulte : 26 euros environ (3200 ¥)
Réserver à l’avance.
Office National du Tourisme Japonais
4, rue de Ventadour,
75001 Paris
Site officiel https://www.japan.travel/fr/fr/
Facebook Découvrir le Japon https://www.facebook.com/DecouvrirleJapon/
Texte : Capucine Ferry
Photos : Capucine Ferry, Jérémie Josten et JNTO