À Istanbul, dans le quartier d’Edinerkapi, l’église Saint-Sauveur-in-Chora recèle des mosaïques et des fresques de toute beauté qui remontent à l’époque de l’Empire byzantin.
De l’Empire romain oriental ou Byzance, l’église/mosquée de Chora est certainement le monument le plus emblématique. Elle est située dans l’enceinte historique d’Istanbul, mais ce ne fut pas toujours le cas. On ne connaît pas précisément la date de sa construction. On sait toutefois qu’à l’époque de Constantin 1er (empereur de 306 à 337 après J.C.) – qui a unifié l’Empire et choisi Constantinople pour en être la capitale -, il existait déjà une chapelle. À la construction des remparts de Théodose II au début du Ve siècle, l’empereur intégra la chapelle, sans doute flanquée de quelques cellules monastiques, dans le système défensif de la ville, ce qui accentua son importance. Elle reçut le qualificatif en te Chora « dans la campagne » et garda son appellation. (En grec moderne, khôra (Χώρα) signifie « terroir » mais en grec ancien, ce mot désignait une zone à dominante rurale dépendant d’une ville.)
En 534, l’empereur Justinien confia à Saint Théodore de Chora, l’érection d’une église et d’un monastère à l’emplacement de la petite chapelle, mais ce fut au XIe siècle que Maria Dukaina, la belle-mère d’Alexis Ier Comnène, fit reconstruire l’église en croix grecque inscrite dans un édifice carré, un style qui servira ensuite de modèle pour toutes les églises orthodoxes. En 1296, l’église souffrit d’un écroulement partiel suite à un tremblement de terre. Elle fut alors reconstruite par Isaac Comnène, troisième fils d’Alexis. Cependant, ce n’est que deux siècles plus tard, que l’église acquit la forme que nous lui connaissons aujourd’hui, lorsque lui furent adjoints un exonarthex et une chapelle latérale, un parecclésion. En 1261, Michel Paléologue reconquit Constantinople qui avait été prise en 1204 par les Latins lors de la quatrième croisade et veut redonner de l’importance à l’Empire byzantin. L’artisan de cette renaissance sera le grand logothète (administrateur des finances) Théodore Métochite qui, entre 1315 et 1321, dota l’église de la plupart de ses magnifiques mosaïques et fresques que nous admirons aujourd’hui et qui constitue un trésor exceptionnel.
Après la conquête de Constantinople en 1453 par les Ottomans, l’église continua de servir au culte catholique jusqu’en 1511 où Atik Ali Pacha, le grand vizir de Bayezid II, la transforme en mosquée. En raison de l’interdiction qui est faite de représenter l’Homme dans l’Islam, les mosaïques et les fresques sont recouvertes de chaux et de panneaux de bois, ce qui les a préservées de la destruction.
Classée comme musée depuis 1948, l’église Saint-Sauveur-in-Chora est aussi désignée sous le nom de Karyie Camii, la mosquée « Chora ». Toutes les fresques et mosaïques ont été dégagées en 1948 par Thomas Whittemore et Paul Underwood, du Byzantine Institute of America, qui entreprirent la restauration de ce qui est aujourd’hui la plus riche collection de mosaïques du dernier âge d’or de l’art byzantin.
Les plus belles mosaïques de la Renaissance byzantine
Lorsque l’on pénètre dans le narthex extérieur, on ne peut qu’être ébloui par la magnificence des mosaïques à fond d’or, qui semblent capter la lumière, tout en magnifiant la figure imposante du Christ Pantocrator qui décore le portail, les scènes de la vie de Jésus et ses miracles.
Le narthex intérieur présente Théodore Métochite offrant l’église au Christ et un cycle complet de la vie de la Vierge, inspiré essentiellement de l’évangile apocryphe de saint Jacques.
Les miracles de Jésus
Les narthex intérieur et extérieur représentent de nombreux miracles de la vie du Christ.
La figure de Marie
Marie est représentée dans plusieurs endroits de Chora. Tout d’abord son enfance puis avec l’enfant Jésus.
Se renseigner
Office de tourisme de Turquie
https://turquietourisme.ktb.gov.tr
Texte et Photos : Brigitte Postel
La Sainte Famille avec Marie à dos d’âne et Joseph derrière se rend à Bethléem pour le recensement ….
Sue cette fresque qui est donc le personnage qui se tiens devant l’âne et semble porter des sacs ?…….
Quelqu’un le sait il ?…..
Merci pour ce commentaire.
Je ne sais pas précisément. Mais l’évangile de St Luc précise que Marie et Joseph ont croisé un berger qui leur a indiqué une auberge à Bethléem où finalement ils n’ont pas pu être hébergés par manque de place.