Des blocs de glace tels d’improbables diamants jetés sur le sable noir de la grève… À Jökulsarlon, le Vatnajökull vêle ses icebergs noirs ou bleus sur une plage de cendres battue par une mer aux couleurs du temps. Irréel et grandiose !
Les aficionados de James Bond reconnaîtront en ces lieux les sublimes paysages des scènes glaciales de Meurs un autre jour et Dangereusement vôtre. Mais ici, pas de veine diamantifère, ni de jaguar lancée sur la mer glacée… seulement l’un des plus remarquables paysages d’Islande : le Jökulsarlon. Une lagune où flottent les énormes blocs de glaces crachés par le Breiðamerkurjökull, avant de se disloquer dans des craquements d’outre-tombe et de lentement mourir dans les flots. Né du recul du glacier, le lac s’est formé il y a une centaine d’années, après que des secousses telluriques l’eurent séparé de la mer dont il est désormais isolé par une moraine.
Quand la glace touche le ciel
Dans ce paysage polaire en constante mouvance où la brume nimbe le glacier d’un voile de coton, la glace prend des teintes laiteuses, bleutées ou noires. Rejetées par les volcans, portées par les vents violents depuis les déserts du centre du pays, cendres et poussières sont emprisonnées siècle après siècle entre les couches de neige qui peu à peu se transforment en glace.
Un spectacle unique dû à l’activité volcanique toujours intense. En été, on propose aux touristes d’approcher de plus près les glaces dérivantes en empruntant de drôles de bateaux à roues. C’est assez décevant ! Rien ne remplace la vue depuis le bord.
L’ensemble du littoral est fréquenté par de nombreux oiseaux, en particulier de grands labbes et des sternes arctiques. Avec un peu de patience, et de discrétion on peut aussi avoir la chance de surprendre des phoques en train de se prélasser sur les bords de la lagune ou de jouer au milieu des icebergs.
Les spasmes des abysses
Sur le glacier mère – le Vatnajökull – le plus grand d’Europe, des guides chevronnés proposent des excursions à la journée.
Visiter les crevasses et cavernes creusées par les forts dégagements de vapeur est une expérience inoubliable. Parfois, quelques grincements venus des entrailles de la terre rappellent qu’à nos pieds sont tapis les volcans les plus actifs du pays. Comme le Grimsvötn qui en 1996 a fait fondre ce glacier sur des centaines de mètres de profondeur. L’eau de fonte, d’abord retenue par un barrage de roches, s’est ruée vers l’océan avec un débit de plus de 40 000 mètres cubes par seconde, balayant tout sur son passage.
Dans cette île de genèse accrochée au cercle polaire et si souvent prise de soubresauts, rien n’est éternel ! Les conditions climatiques extrêmes, les lumières changeant au gré des saisons et de la journée, les immensités désertiques donnent aux paysages des couleurs irréelles et aux reliefs des allures spectrales. Nulle autre terre ne sait mieux distiller ce goût d’enfer et de paradis…
Texte et Photos : Brigitte Postel
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Livre de photographies de Patrick Desgraupes
« Le sublime et l’imaginaire », éditions Hermé, prix : 29 euros.
À couper le souffle, c’est vraiment superbre!